Exposition «Sur la piste des Sioux»: un rendez-vous unique avec nos donateurs

Pour rien au monde nous aurions manqué l’occasion de réunir nos donateurs à une exposition dont le sujet les intéresse particulièrement. Aussi le 24 mars dernier, avons-nous organisé pour nos donateurs lyonnais, une visite guidée de l’exposition « Sur la piste des Sioux » au musée des Confluences à Lyon. 

Le stéréotype indien

L’exposition commence par un diorama mettant en scène deux bisons et un campement de tipis au milieu des grandes plaines de l’Ouest américain. Cette scène nous semble familière, tellement elle correspond à l’image que nous nous faisons de l’Indien d’Amérique.

C’est ce que confirme une enquête*, commissionnée par le musée en amont de l’exposition, sur les représentations en France des Indiens d’Amérique. De cette enquête, il ressort que les Français se sont effectivement construit une image de l’Indien, qu’ils réduisent à quelques objets et clichés, tels que le tipi, la plume, le bison, le calumet de la paix, la flèche, le tomahawk….

Les premières représentations de l’Indien d’Amérique

Après avoir posé les bases du stéréotype indien, nous accédons à une deuxième salle dévoilant les premières représentations de l’Indien d’Amérique. L’image de l’Indien commença à se diffuser à partir du 16e siècle à la suite des premiers contacts des Européens avec les peuples du Nouveau Monde. Ainsi, le dessinateur Théodore de Bry a représenté les peuples primitifs d’après les seules observations des premiers explorateurs, n’ayant jamais été sur place. Représenté de manière idéalisée, voire caricaturale, l’Indien est abordé sous l’angle du « bon sauvage ». Mais c’est plutôt l’image du « sauvage », qui finira par l’emporter dans l’imagination populaire jusqu’à la fin du 19e siècle.

Premières représentions des Indiens par Théodore de Bry, Karl Bodmer, George Catlin

Puis, des naturalistes, des ethnologues, des peintres et des photographes européens et américains sont allés à la rencontre des populations indiennes pour mieux les représenter. Ainsi, le peintre américain George Catlin a sillonné les États-Unis entre 1831 et 1838, où il rencontra de nombreuses tribus, et réalisa plus de cinq cents tableaux, notamment des portraits de « chefs » indiens. Par ailleurs, conscient de la disparition imminente de ces peuples, il  créa une exposition itinérante, l’Indian Gallery, qu’il présenta aux Etats- Unis et en Europe. De même, le photographe ethnologue Edward S. Curtis réalisa, au début du 20e siècle, plus de 50 000 prises de vues des nations indiennes de l’Amérique du Nord! Tout cela a donc contribué à enrichir l’imaginaire collectif.

Un tournant majeur avec Buffalo Bill 

Mais c’est surtout avec Buffalo Bill que l’image de l’Indien d’Amérique se diffusa rapidement, auprès d’un vaste public, en France et en Europe.

Le folklore de l’Indien dans les spectacles de Buffalo Bill 

C’est ainsi que nous accédons à la troisième salle du musée, transformée en arène pour nous faire revivre l’ambiance des spectacles itinérants du Wild West Show, réalisés par Buffalo Bill entre 1883 et 1912, d’abord en Amérique,  puis en Europe. Grâce à des moyens logistiques inimaginables, la troupe d’acteurs, le matériel, les centaines de bisons et de chevaux étaient acheminés par bateau en Europe avant d’entamer une folle tournée, notamment dans de nombreuses villes de France. Les acteurs étaient principalement des Sioux Lakotas recrutés dans le Dakota du Sud, nourris et payés selon les termes d’un contrat. Cette expérience était pour eux l’occasion de quitter leurs conditions de vie misérables dans les réserves,  et de promouvoir leur culture et leurs traditions qu’ils ne pouvaient plus pratiquer chez eux.

Collection de tenues traditionnelles Lakota

Collection de tenues traditionnelles des Sioux Lakota du Dakota du Sud

L’Indien à travers la publicité et le cinéma

Enfin, nous accédons aux dernières salles du musée. Là, on comprend que le stéréotype de l’Indien se propage au sein même des foyers français, par l’intermédiaire de la publicité, de la bande dessinée, et du cinéma hollywoodien. L’Indien y est alors présenté comme un être agressif face au « héros blanc ».

L’Indien “sauvage” dans les films hollywoodiens

Aujourd’hui, le cliché du sauvage Indien est dépassé. Un nouveau stéréotype est né, dans la continuité du mouvement New Age notamment. L’Indien est vu désormais comme un être doué de sagesse, vivant en harmonie avec la Nature*.

Enfin, l’exposition rappelle les conditions difficiles dans lesquelles vivent toujours les populations amérindiennes : si les Amérindiens ont acquis une certaine reconnaissance depuis la fin des années 60, ils font malheureusement partie des populations les plus démunies des États-Unis.

Une triste réalité qui donne tout son sens aux actions de l’Ecole indienne St Joseph du Dakota et au soutien si précieux de nos nombreux donateurs !

Voici les avis de quelques uns de nos donateurs concernant l’exposition :

« L’exposition montre qu’il faut se méfier des idées reçues, ne pas rester figé sur les « à priori » colonialistes et creuser pour connaître la vérité. Les Sioux sont un peuple fier qui a été dépossédé et que l’on maintient dans des réserves dans des conditions honteuses. Je suis engagée car je suis persuadée que le fait de connaître ses racines et sa culture et de recevoir une éducation sont fondamentaux pour vivre dans la dignité. C’est pourquoi je soutien St Joseph du Dakota ». Mme Fanton

« C’est une excellente exposition, une découverte grandeur nature d’une civilisation trop caricaturée. Le guide a bien expliqué l’historique de l’image du « bon sauvage » imaginé par les blancs et le contraste avec la réalité. » Mme Vallin

« L’exposition est très intéressante, bien préparée et bien expliquée, on peut y voir des tenues sioux de cérémonie ». Mme Dubus

« J’ai appris et retenu que les Lakotas étaient les plus nombreux, donc les natifs les plus représentatifs des Amérindiens. Je n’avais pas d’idées précises sur les Lakotas, donc j’ai surtout appris. » Mme Henry

« L’exposition a confirmé ce que je savais déjà au sujet des Amérindiens ; je fréquente tellement les Premières Nations du Québec que je retrouve partout les mêmes problèmes ». M Morin

Si vous souhaitez consulter les témoignages vidéos de nos donateurs lyonnais, cliquez ici!

Cet article a été rédigé à partir du dossier de presse du Musée des Confluences

* « Enquête sur les représentations des Indiens d’Amérique du Nord, en France », musée des Confluences / CREDOC 2020

Exposition « Sur la piste des Sioux » jusqu’au 28 août 2022 au Musée des Confluences, à Lyon: https://museedesconfluences.fr/fr