Big Foot

Le nom lakota de Big Foot (env. 1825-1890) étai Si Tanka, « Spotted Elk » (Elan Tacheté). Il était le fils de Lone Horn. Spotted Elk devint le chef des Minneconjoux après le décès de son père en 1874. Les histoires indiennes décrivaient Spotted Elk comme un excellent chasseur. Il était également un cavalier émérite qui possédait un joli troupeau de poneys, la plupart volés auprès des Crows, ou d’autres ennemis. Il était cependant surtout connu pour ses succès politiques et diplomatiques. Réputé pour ses talents de négociateur, Spotted Elk était doué pour régler les querelles entre partis rivaux, et d’autres groupes d’Indiens Tetons faisaient souvent appel à lui.

Après la guerre des Black Hills en 1876-77 opposant les Sioux et l’armée américaine, les Minneconjoux furent placés dans la réserve de Cheyenne River, dans l’état du Dakota du Sud. Habitué à toujours trouver un moyen de réconcilier des opinions disparates, Spotted Elk chercha à s’adapter aux mœurs des hommes blancs. D’après les histoires indiennes, Spotted Elk fut l’un des premiers Amérindiens à cultiver le maïs selon les normes gouvernementales. De plus, il se rendit à Washington D.C. et demanda l’établissement d’une mission-école près de l’embouchure de la rivière Cheyenne. Alors que le Bureau Indien accepta provisoirement sa requête, l’affaire fut par la suite mise de côté et finalement oubliée.

La religion Ghost Dance

En 1889, Kicking Bear introduisit la religion Ghost Dance aux Minneconjoux. Les Sioux croyaient que la Ghost Dance rétablirait l’état ancestral du monde ; elle promettait le retour des ancêtres amérindiens et de toute la vie animale et végétale. Dévastés par la guerre, la faim et la maladie, les Minneconjoux accueillirent cette nouvelle religion à bras ouverts. Alors que leurs danses ne furent jamais violentes, d’autres Sioux, furieux et scandalisés par l’interdiction en 1883 par le Secrétaire de l’Intérieur de la Sun Dance et d’autres coutumes « barbares », ainsi que par la réduction des possessions Sioux en 1889 à seulement six petites réserves, firent de la Ghost Dance un mouvement prônant la violence contre les oppresseurs blancs. En 1890, l’Officier américain des Affaires Indiennes interdit par conséquent la Ghost Dance.

Par la suite, toujours en 1890, Spotted Elk et ses partisans s’installèrent à Cherry Creek, où ils avaient prévu de se joindre à la danse du chef Hump et son groupe de Minneconjoux. Cependant, chef Hump passa à l’ennemi et remit son groupe à l’agence le 9 décembre 1890. Désillusionnés, Spotted Elk et sa tribu retournèrent à leur camp à l’embouchure de la rivière Cheyenne. Bien que par la suite il ne participa plus à la Ghost Dance, de nombreux membres de sa tribu continuèrent à danser, sous l’impulsion du chaman Yellow Bird.

Le 15 décembre 1890, la police de la réserve de Standing Rock tua Sitting Bull sur un litige concernant la cérémonie de la Ghost Dance. Après avoir appris la mort de Sitting Bull, Spotted Elk décida de s’installer dans la réserve de Pine Ridge. Le 28 décembre, les Minneconjoux furent interceptés par un détachement de l’armée mené par le Major Samuel Whitside. Spotted Elk, qui souffrait de pneumonie à l’époque, ordonna la capitulation de son groupe. Sa tribu fut ensuite escortée jusqu’à Wounded Knee Creek où ils établirent leur campement. Peu de temps après, le Colonel James Forsyth arriva et prit le commandement de la situation. Le matin du 29 décembre, lorsque le colonel ordonna à la tribu de déposer leurs armes, un combat éclata ; un combat qui coûta la vie à Spotted Elk et à plus de 200 hommes, femmes et enfants sioux, ainsi qu’à 25 soldats américains.

Sources : Hyde, George, A Sioux Chronicle, Norman, University of Oklahoma Press, 1956. McGregor, James H., The Wounded Knee Massacre: From the View Point of the Sioux, Rapid City, South Dakota, Fenske Printing, 1940. Sneve, Virginia Driving Hawk, They Led a Nation: The Sioux Chiefs, Sioux Falls, South Dakota, Brevet Press, 1975. Utley, Robert M., The Last Days of the Sioux Nation, New Haven, Connecticut, Yale University Press, 1963. Waldman, Carl, Who Was Who in Native American History, New York, Facts on File, 1990.

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