L’enfance d’un Indien

poverty pine ridgeLa plupart des gens peuvent difficilement s’imaginer à quoi ressemble la vie des enfants dans une réserve indienne.

A chaque étape de la vie, les enfants amérindiens doivent faire face à de nouveaux obstacles décourageants, de la survie à la naissance, à de véritables risques d’agression sexuelle, au suicide et à la pression des gangs.

Young, un Huron diplômé de l’université du Dakota du Sud en journalisme, connait bien cette notion. Avec les éditeurs d’un journal local, il a décidé de faire une étude approfondie sur la situation des enfants dans les réserves indiennes. Ayant commencé ce projet début 2010, il a passé des heures à lire et à interviewer des gens sur la vie amérindienne. Young est allé à la rencontre de jeunes et a parlé avec eux de leur propre expérience. Il a également rencontré des chefs de tribus, des éducateurs, des policiers, des agents sociaux et des parents.

Au fil des mois, il a parcouru plus de 7000 kilomètres, rempli 13 bloc-notes et écrit des dizaines de pages sur son ordinateur. En tout, il a mené plus de 140 interviews. Deux choses l’ont tout particulièrement frappé : « Premièrement, pendant toutes ces années passées dans les réserves à écrire sur tout, allant de l’éducation et de la justice, au suicide, à l’héritage de Wounded Knee et à la santé publique, je ne me suis jamais rendu compte de la difficulté de la vie des enfants dans une réserve. Incluant l’alcoolisme dans les foyers et des parents menaçant leurs enfants d’une arme. Je pense que 90% des personnes interviewées, jeunes et adultes, avaient des histoires de suicide et d’abus sexuel dans leur famille. J’ai parlé à beaucoup trop de jeunes qui ne voulaient pas rentrer chez eux. » « Et secondement, j’ai pu me rappeler du nombre important de jeunes gens intelligents, talentueux et incroyablement ambitieux qui vivent dans les réserves. Grâce à l’intérêt d’une seule personne, ils réussissent à échapper à la pauvreté, au chômage et au désespoir pour devenir peut-être pour certains les individus les plus forts et vivants que cet état produit. »