Le pouvoir des chevaux : les élèves participent à des séances d’équithérapie

Une petite fille brosse la robe brune de sa nouvelle amie, qu’elle a décidé d’appeler Charlotte. Pendant un instant, aucun mot n’est échangé mais il y a une connexion entre elles, une compréhension mutuelle en silence.

Charlotte est un cheval du programme d’équithérapie de l’École indienne St Joseph du Dakota auquel participe la petite fille. À l’automne, 16 élèves ont pu, à raison de deux fois par semaine, s’occuper des quatre chevaux du nouveau programme d’équithérapie de St Joseph.

 

L’équithérapie est un tout nouveau programme parmi l’ensemble des actions déjà proposées par le service d’aides de St Joseph

 

À la différence des thérapies courantes basées sur la verbalisation, l’équithérapie mobilise moins la parole que l’action et l’observation. Ce type de thérapie peut aider à soigner l’anxiété, la dépression, le stress post-traumatique ou à accompagner le deuil.

« Les élèves peuvent s’autoriser à accueillir leurs émotions et les chevaux sentent leur état d’esprit à travers le langage corporel, et ce sans les juger », dit Robyn, directrice du service d’aides. « Nous sommes très heureux d’ajouter ce type de thérapie à l’ensemble de celles que nous offrons déjà à St Joseph ».

 

Les membres de l’équipe thérapeutique de St Joseph ont pris des cours d’équitation au préalable, en vue de préparer le nouveau programme.

 

Lors des séances de thérapie, les élèves ont établi un premier lien avec le cheval en apprenant à monter une selle. Après plusieurs semaines, ils savaient le diriger par-dessus un obstacle sans avoir besoin de lui parler, ce qui signifie que l’enfant et le cheval savaient compter l’un sur l’autre. Les élèves s’occupaient également du fourrage.

Les enfants ont appris à prendre soin des chevaux et à interagir avec eux, et ce faisant ont ressenti les effets thérapeutiques de façon indirecte mais de façon significative.

« Ils ont été capables de partager leurs histoires avec les chevaux et avec les autres participants du programme », dit un conseiller. « L’une des élèves, qui rencontrait de grandes difficultés relationnelles, a été capable de se faire des amis dans ce groupe d’équithérapie. Non seulement, elle s’est fait des amis dans le groupe d’enfants suivis dans le cadre de l’équithérapie mais aussi avec l’ensemble des autres personnes s’occupant du cheval ».

Une autre conseillère dit qu’une des élèves avec laquelle elle travaille a commencé à sortir de sa coquille grâce à l’équithérapie :

« Elle s’autorise à parler et est capable d’exprimer ses émotions au sujet du travail avec le cheval » dit-elle.

Au fur et à mesure des séances avec les chevaux, les enfants ont commencé à faire de plus en plus confiance aux chevaux.

« J’ai appris que les chevaux sont des animaux gentils » dit l’une des participantes. « Tu peux aussi parler avec un cheval ; c’est possible de dire tout ce qu’on veut à un cheval car il ne le répètera à personne. »

Les prochaines sessions d’équithérapie, qui auront lieu au printemps, seront réparties en trois groupes : un groupe pour les frères et sœurs, un groupe pour les thérapies face au deuil, et des sessions individuelles.  Le groupe pour les frères et sœurs travaillera spécifiquement avec les familles dont les enfants ont été pris en charge par les services sociaux par le passé et ont été séparés. Le travail consistera à recréer le lien familial entre eux. Le groupe de thérapie face au deuil aidera les enfants à surmonter la perte d’un proche. Enfin, les sessions individuelles seront proposées aux enfants qui ont davantage besoin de temps seul avec un cheval et un conseiller pour soigner des traumatismes du passé.

 

Une conseillère menant un cheval, l’un des exercices demandés aux élèves.

 

Les chevaux ne résident pas sur le campus, ce sont leurs cavaliers principaux qui se chargent de les amener et ramener pour chaque séance.

« Bien que le programme soit pour le moment restreint au travail au sol aux côtés du cheval, il sera prévu de permettre aux enfants de monter lors des prochaines séances, au fur et à mesure du développement du programme », dit Robyn.

Le cheval – šúŋka wakȟán en Lakota – a en plus une dimension culturelle toute particulière pour les élèves de St Joseph car il faisait partie intégrante du quotidien des amérindiens d’autrefois, et était célébré selon la spiritualité amérindienne pour sa grâce et son courage.